De nos jours à Londres, des cambrioleurs s'en prennent à la demeure de Matthew Van Helsing. Ils parviennent à emporter un coffre en forme de cercueil et fuient à la Nouvelle Orléans. Ils ignorent qu'ils emportent la dépouille de Dracula, le vampire immortel...
Sans doute inspiré par l'engouement des adolescents du monde entier pour la série TV Buffy contre les vampires, la compagnie Dimension a produit cette nouvelle version des aventures du comte Dracula, créé par le roman homonyme de Bram Stoker. Le réalisateur, Patrick Lussier, a commencé sa carrière comme monteur pour la télévision, puis pour les films de Wes Craven (Scream (1996)...) à partir de Freddy sort de la nuit (1994). Il réalise ensuite Prophecy III, the ascent (2000) pour le marché vidéo. Le rôle de Dracula revient à Gerard Butler, jeune comédien écossais entrevu dans le James Bond Demain ne meurt jamais (1997) et dans La malédiction de la momie (1998) de Russell Mulcahy. Van Helsing est interprété par le vénérable comédien hollywoodien Christophe Plummer (La chute de l'empire romain (1964) d'Anthony Mann, La mélodie du bonheur (1965) de Robert Wise, L'homme qui voulut être roi (1975) de John Huston...).
Un autre gros défaut de Dracula 2001est l'indigence de son script: ainsi, les problèmes psychologiques de Mary Heller et ses conversations avec sa meilleure copine ne sont guère passionnantes. Le manque d'épaisseur des personnages, aggravé par des interprètes médiocres, empêche aussi le récit de se construire sur des bases solides. Pourtant, le script contient quelques idées intéressantes (les origines de Dracula, l'histoire de Van Helsing...) qui auraient sans doute pu donner lieu à un film passionnant en d'autres circonstances.
Le pire reste la réalisation anonyme et molle que nous inflige Lussier. Les séquences d'action imitent lourdement Matrix (1999), avec ses combattants pendus à des câbles, et Sleepy Hollow (1999), pour ses décapitations (ici très peu sanglantes). De leur côté, les longues discussions entre les personnages, ennuyeuses et dénuées de rythme, alternent paresseusement les champs et les contre-champs, comme dans un assommant épisode de série TV. Quand aux séquences censées faire peur, leur maladresse démoralisera même les plus indulgents des amateurs d'épouvante. Il faut encore ajouter à cette triste liste de défauts la laideur impersonnelle des décors et des costumes qui contribue encore à l'anonymat de ce produit.
Dracula 2001, à cause de ses interprètes médiocres et de sa réalisation bâclée, ne parvient pas à s'imposer comme un divertissement fantastique acceptable. Tout au plus peut-on signaler quelques (rares) idées intéressantes dans le script. On note que la fin semble annoncer une séquelle. Toutefois (heureusement?), les résultats décevants de ce film devrait nous en préserver.